C’est un train qu’on nomme holocauste,
Qui r’semble un peu à un grille-toast
Il file sur les rails des mémoires,
Rentre peu à peu dans l’histoire… le rang et la ronde.
Un train qui partait en silence,
Quoiqu’on en dise, quoiqu’on en pense
Dans le dos de la grande muette
Qui avait pris alors sa retraite… sa branlée aussi !
Ce train qui me file le bourdon
S’arrache sans demander pardon
A ceux qui crèchent en première classe,
Aux badeaux qui glandent en terrasse… à refaire le monde !
C’est un train qui puait l’urine,
La solidarité chagrine ;
On entendait voler les mouches
Qui suivaient rar’ment sous les douches… pour être précis !
C’est un train qu’on voyait sans voir
En f’sant semblant de n’pas y croire
Pendant c’temps sur le poêle à bois,
Topinambours, rutabagas… mijotaient… bon train !
C’est un train qui nous rappelle mal
Que l’homme n’est plus un animal,
Que l’évolution, les empires
En font des créatures bien pires… et j’entends parfois
Ce vieux train qui court à nos pertes,
La place sera toujours offerte
Mais faut pas rêver d’une banquette,
On s’y serre à la bonne franquette… comme on a plus rien !
Un train qui passe… dans la télé,
La fumée n’peut plus déranger,
Le charbon n’fait plus les mains noires
Mais recouvre bien la mémoire… Parfois j’y pense… et toi ?