Mon dieu qu’elle est belle, ridée comme un citron
Descendue du ciel… pour me faire la leçon !
Je n’ai pas le temps de tout dire, tu as tant a faire
A te forger des souvenirs, trouver ta propre lumière.
Tu partira trop tôt un jour la tête en arrière
Ecumer le monde alentour pour y faire tes commentaires.
Je garderais mes vérités, ma part du mystère
Aussi vrai qu’t’as rien demandé, aussi vrai que j’suis ton père.
Je te regarde grandir, rétrécir le paysage ;
Je n’ai pas grand chose à dire, à mettre dans tes bagages ;
Bon vent à ton p’tit nuage !
Mon dieu Qu’elle est belle, j’en ai les larmes aux yeux ;
Mais où sont les ailes ? Qui sont tous ces curieux ?
Je n’ai pas le temps de tout dire, la vie accélère !
On échange quelques sourires, quelques traits de caractère.
Déjà tu t’apprête à partir, c’est d’un ordinaire !
Je n’ai pas le cœur à mentir ; quelqu’un manque à l’inventaire !
Dans la fenêtre de tir où j’ai étrenné mes guêtres
Et dire que tu viens de naître !
Petit à petit, tu perds l’innocence,
Le fossé grandit et les apparences
Si souvent trompeuses changent de visage ;
De l’enfant rieuse à la mère courage
Tu le franchira…sans moi…
Je te regarde sourire juste au bonheur d’être là
Aussi vraie que tu respire cet air entre toi et moi,
Cet air qui t’emportera…