Sur la pelouse du stade, au moins vingt-cinq malades…
On dirait des nains de jardins et moi j’en bave sur les gradins !
Dans le chaudron, un tas d’crétins aussi cons qu’moi, ça c’est certain !
Un instant de panique, et l’homme en noir rapplique,
J’suis malade, les bières me ballonnent. Il dégaine un vieux carton jaune !
On conteste, on s’explique, on s’insurge, on critique…
A ma gauche un portable sonne, une fille en bleu, plutôt mignonne !
Allez, allez, les rouges, les bleus, les jaunes…
Allez, allez, allez, pourvu qu’on s’époumone !
Coup-franc, choc, penalty, vivent les filets garnis !
Le goal bloque dans les cacahuètes ; je compatis pour être honnête !
Pour les hommes en bleu-nuit, ça sent bien le roussi…
On dirait qu’ils sont à la diète ; mon voisin les traite de tapettes !
J’file au bar à l’entracte, la foule est bien compacte.
Saucisse grillées, kébab, couscous, j’fais la manche pour une dernière mousse !
La fille en bleu m’contacte ; elle à la cataracte ?
Très gentiment, je la repousse ; les supporters, ça m’fout la frousse !
Allez, allez, qu’importe la couleur…
Allez, allez, allez, pourvu qu’on chante en cœur !
Retour sur les gradins ; ça sent pas l’Pierre Cardin !
Et ta sueur ! m’interpelle un naze. J’vous jure c’est pas Caméron Diaz !
Pour parler d’tout, de rien, j’rêve aussi d’un bon bain.
Mon voisin me dit : tu t’écrase ! pi d’un pet foireux il me gaze !
Allez, allez, tous à vos mégaphones !
Allez, allez, allez, sorry mais j’suis aphone !
Au coup d’sifflet final, le score m’est bien égal !
Zéro à… pour la p’tite histoire, ça rest’ra pas dans les mémoires !
La fille en bleu détalle, un sourire commercial…
Elle compte bien « qu’on vas se revoir ». J’lui file rancart dans ma baignoire !