On peut sans doute imaginer qu’une entité supérieure
Un jour creux dans l’éternité a poussé l’commutateur !
P’têt’ qu’il sait pas qu’il s’appelle Dieu ou Allah ; simple hypothèse !
Qu’il était juste un poil curieux en soufflant dans la terre glaise.
Après, l’trou noir de sa mémoire aurait zappé la belle bleue ;
Mutin sur une lune il se marre en sculptant des boules de feu.
Sur le grand billard galactique il nous prépare la surprise
D’une collision cata-cosmique qui f’rait de l’ombre à nos crises.
Quand j’pense qu’on s’emmerde à lancer la bonne parole vers le ciel
Qu’on n’entend pas l’voisin tousser… cracher ses dernières voyelles !
Aux adorateurs de la première heure,
Du jour de la création…
Et à ceux qui pensent que c’est un coup d’chance,
Un pet heureux du big-bang…
J’prétends qu’une pichenette, divine et distraite
Répond à bien des questions…
Et j’réconcilie dans mon homélie…
Toutes les brebis de la bande !
On peut aussi… imaginons… l’idole a cassé sa pipe !
-Flip chez les imams, les cur’tons- Big boss stoppé par la grippe !
On d’vient du coup de la vermine grouillant sur son corps céleste,
Minuscules créatures qui dinent sur un monticule de restes.
L’écologie n’serait alors qu’une farce et nous ses dindons,
Ce qu’on spécule êt’’ nos trésors… un cadavre à l’abandon.
Notre retour à la poussière programmé depuis l’début ;
La belle Gaïa rayée d’l’annuaire comme un fruit mal défendu !
Pardonnez, frères, si mes prières s’adressent aux vents du hasard
Ou aux pontes de la bétaillère même s’ils sont pas très bavards.
Les adorateurs de la prime lueur,
Dévots de la création…
Rallient ceux qui pensent au fameux coup d’chance,
La mauvaise blague du big-bang…
Moi j’rêve qu’une pichenette, la queue d’une comète
Sonn’rait le glas des questions…
On s’réconcilie, ça fait pas un pli…
Sur le même bateau qui tangue !
On peut enfin… moi j’imagine… qu’une valse de particules
Confiés aux hasards, aux combines des atomes, des molécules
Aurait arrosé le chantier jusqu’à l’accession ultime
Du fils d’un simple charpentier désignant du doigt les cimes.
Le jour où mes atomes grisés ne seront plus très crochus ;
Ils reprendront leur liberté à la barbe du fourchu.
S’il reste un arbuste à faire arbre, j’entends bien participer
J’verrais défiler sur le marbre quelques fidèles assemblés.
J’en rirais depuis mon perchoir en attendant qu’la pluie vienne
Disperser larmes et mouchoirs près d’mon nouvel A.D.N.
Les adorateurs de cet ascenseur,
La bien nommée « création »,
Dans la confluence, célèbrent la chance
De surfer sur le Big-bang
Urbi la pichenette, orbi la planète
Au pinacle des questions…
On s’réconcilie après les folies…
Avant qu’la terre soit exsangue !