
J’partage avec les grizzly, l’appel des grandes solitudes
Des vents mauvais et d’la pluie, loin des grands carr’fours du sud…
Dans cette forêt d’ennui où j’trimballe l’hébétude
D’une vie en dents de scie, à frotter les troncs rudes… ouais !
J’suis aussi rugueux qu’l’écorce de ces arbres millénaires
Eux qui m’on donné la force de continuer à me taire…
Je m’souviens d’un brave gosse qui arpentait les lisières
En quête de plaies, de bosses, d’aventure pour pas cher.
DANS MA CABANE AU FOND DES BOIS
CINQUANTE ANS D’RONDINS CRAQUENT AUX VENTS
C’EST FOU C’QU’ON PEUT FAIRE DE DIX DOIGTS
QUAND MARS VOUS PROMET LE PRINTEMPS.
Les loups passent sans y penser près d’mon repaire de brigand
Sans jamais s’faire annoncer ni même montrer les dents…
J’les ai vu s’rassembler sous leur manteau d’argent,
Y disent que j’suis cinglé, ouais, ça m’va comme un gant.
DANS MA CABANE AU FOND DES BOIS
J’HURLE AVEC EUX MA SOLITUDE
A G’NOUX QUAND LA MORSURE DU FROID
ME RAPPELLE QU’IL EST LOIN LE SUD.
Si les années comptent pour deux, ça fait mille ans que j’suis là
Sur la terre de mes ailleux, dans l’jardin quatre ou cinq croix…
J’pourrais mourir heureux, si j’avais un p’tit gars
Pour me fermer les yeux sur le monde ici-bas.
DANS MA CABANE AU FOND DES BOIS
J’AURAIS PARTAGE LA DOUCEUR
D’UNE FILLE MEME PAS BELLE, JUSTE A MOI
COMME LES MATINS, LES JOURS, LES FLEURS…
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