Ces rendez-vous foireux qui nous chient dans les bottes, Nous mettent les joues en feu, jettent l’espoir à la flotte. Nos objectifs minables fixés près d’la machine A cafés et à fables au carr’four d’la routine.
Une belle qu’on s’est payé qui reste en filigrane Dans nos caboches usées sous l’poids d’nos bonnets d’ânes. Nos enfants qui nous disent… qu’on est d’la marchandise… Combien de rêves refoulent Gibraltar et sa houle ?
Nos mariages arrangés parce qu’on est d’la même eau ; Ailleurs des étrangers, ici, bien comme il faut. Des portes qui nous claquent au nez sans préavis, Ces magasines qui traquent la faille à nos envies.
Une belle qui à mis les voiles un matin de printemps On se rappelle ses râles, un parfum entêtant. Nos enfants qui nous prennent pour c’qu’on est sous nos chaînes… Combien de rêves se noient à Gibraltar dis-moi ?
Une victoire au coup bas à la dernière seconde Dans un matche de gala entre Hercule et miss monde. Des saisons qui s’enchaînent sans ordre bien précis Au Mali, à Chenguen, New-York, Pékin, Neuilly.
Ces belles qui nous étonnent dont le règne éphémère Fait qu’un jour on pardonne en secret à nos mères. Nos enfants qui nous jettent à la gueule nos retraites ! Combien de rêves d’Icare piégés à Gibraltar ?
On à tous rêvé d’une vie meilleure De s’affranchir de c’qui nous fait peur On à tous voulu se tenir droit, On à pas tous fini sous une croix On à tous plié bagage pour serrer fort un nuage On à tous bercé l’espoir de traverser c’vieux mirroir De shooter dans les étoiles, d’êt’ la reine ou l’roi du bal… On est tous des cannibales… mais…
Au détour d’un détroit, Gibraltar compte ses croix
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